Feu
Wolastoquey : motutuwakon
Mi'kmaq : pugtew
Le feu est un élément essentiel de la vie des peuples nomades ou semi-nomades. Il sert à la cuisson et à la conservation des aliments, à la confection de certains objets et aussi à se réchauffer. Le feu est également lié à la socialisation, aux rituels et aux offrandes.
Plusieurs techniques existent pour allumer un feu, mais la plus utilisée consiste à frotter deux morceaux de bois ensemble. Un premier, nommé la « planchette », est creusé par un couteau ou une dent de castor et tenu à plat au sol. En tournant très vite un deuxième morceau de bois (la « drille » ou le « foret ») verticalement, cette friction chauffe le bois suffisamment pour produire une fine braise. Cette dernière est utilisée pour attiser un feu de plus grande envergure. Une autre technique, celle du « briquet à percussion », consiste à frapper deux pierres ensemble afin de produire une étincelle. Le plus souvent, on utilise un éclat de silex ou de chert (des « pierres à feu ») percuté contre une pierre ferreuse, comme la pyrite de fer ou la marcassite. Ensuite, des feuilles, des lichens séchés et broyés, de l’écorce ou des copeaux de bois sont employés pour activer les flammes.
Un feu est souvent allumé à l’intérieur des wigwams. À cause de la fumée qui ne s’échappe qu’en partie par les fentes d’aération de l’habitation, et qui emplit l’espace, les Algonquiens demeurent assis ou couchés à l’intérieur du wigwam. Des supports sont aussi installés pour faire sécher ou fumer la viande par-dessus le feu.
Le feu est même parfois transporté dans des sacs. En effet, des champignons (en particulier l’amadouvier) sont utilisés pour conserver le feu en tisons très légers lors des déplacements. De manière générale, ce sont les femmes qui ont pour tâche d’aller chercher le bois, de préparer et d’entretenir le feu en lien avec la préparation des aliments. Si aucune femme n’est présente, comme lors d’expédition de chasse, ce sont de jeunes hommes qui accomplissent cette tâche.
Références
Provenance : Création dessin 3D
Sources :
TREMBLAY, Roland, « Faire du feu : un geste humain essentiel », dans C. Gates-Saint-Pierre et Y. Monette (dir.), Feu. Lueurs et Fureurs. Archéologie du Québec, Montréal, Pointe-à-Callière et Éditions de l’Homme, 2002, p. 20-26.
MUSÉE POINTE-À-CALLIÈRE, « Pierre à feu », ARCHÉOLAB.QUÉBEC [En ligne :] https://www.archeolab.quebec/recherche/objet/216993
Archéophone. Expertise en archéologie, 2022 [En ligne :] https://www.archeophone.ca/arch%C3%A9ologue-expertise-en-arch%C3%A9ologie-%C3%A9ducation-et-animations-en-histoire-et-pr%C3%A9histoire (page consultée le 22 septembre 2022).
LABERGE, Marc, Création d’une nouvelle iconographie sur les algonquiens du Nord-Est de l'Amérique à partir de données ethno-historiques datant d’avant 1760, Thèse de doctorat, Université Laval, 1996 [En ligne :] https://corpus.ulaval.ca/bitstreams/ad9a212e-0edb-496f-abf3-1ab25c05f6b3/download (page consultée le 22 septembre 2022).